Retour d’Allemagne

Je rentre d’Allemagne, après trois jours de joyeuse tournée en Bavière, pour rencontrer des adolescents qui étudient le Français et participent au Prix des lycéens allemands (en lisant quatre livres en français en quelques mois) organisé par l’Institut français. Cette année, les livres sélectionnés sont :
La belle rouge, d’Anne Loyer
Là où naissent les nuages, d’Anne-Lise Heurtier
Le fils de l’Ursari, de Xavier-Laurent Petit
La folle rencontre de Flora et Max, de Martin Page et moi-même

J’ai donc rencontré des lycéens à l’institut français de Münich, et dans leurs gymnasiums de Nuremberg et de Würtzburg, sillonné le Land avec les trains de la Deutschebahn, et visité le faux musée Dürer à Nuremberg avec ses faux tableaux originaux et ses faux décors authentiques. C’étaient trois journées riches en rencontres et en échanges avec des lycéen.ne.s et des professeur.e.s touchant.e.s et impliqué.e.s. Je suis épatée par leur niveau de français (quand je pense à mon piètre niveau d’allemand après 10 ans de cours, j’ai honte…) et leur spontanéité, leur enthousiasme et leur courage à prendre la parole face à des inconnus et dans une langue étrangère.

Un grand merci à l’Institut français qui a organisé le Prix des lycéens allemands et cette tournée, et à celui de Munich en particulier, ainsi qu’à Fabrice et Cécile pour l’accueil chaleureux et joyeux. Martin prend le relais pour la suite de la tournée, dans le Bade-Wurtemberg.

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Lecture musicale surprise

Je suis hyper à la bourre parce que ça date déjà d’avril dernier, mais à l’occasion de la fête du livre de Villeurbanne, j’ai rencontré une classe de quatrième qui m’a préparé une sacrée surprise. Avec la complicité de leur prof de musique, ils ont créé une lecture musicale du livre Monstrograph que nous avons co-écrit et co-illustré avec Martin Page : N’essayez pas de changer, le monde restera toujours votre ennemi. C’est déjà chouette quand des prof-docs s’emparent de ces étranges livres-là (ça m’est aussi arrivé pour un atelier d’écriture, j’en parlerai juste après), mais quand ils donnent lieu à ce genre de projet, c’est vraiment fort et émouvant. Avec leur accord, je partage l’enregistrement. La lecture est réalisée par les élèves de la classe de 4e4 (année 2016/2017) du collège Jean Macé à Villeurbanne. Ils sont accompagnés au piano par leur professeur de musique, Sébastien Rubellin.

Actualité en transit

Ce matin dans le hall de la gare, un adolescent pianote un morceau qui donne des airs de fin de film aigre-douce à la gare. La première des huit semaines que je vais essentiellement passer à faire des rencontres, animer des ateliers d’écriture et prendre des trains se termine tout juste. C’est épuisant mais aussi passionnant.

Quand je fais des rencontres, si je ne suis pas à l’aise pour aborder les sujets d’actualité frontalement avec les enfants, j’essaie de glisser des messages politiques, des encouragements. Je ne veux pas être une VRP de la littérature jeunesse. Je ne veux pas être la vitrine des livres, l’auteure jeunesse vivante émissaire de l’éducation nationale qui vient faire la promotion de la lecture institutionnelle. Alors je raconte des anecdotes, je parle des livres écrits mais refusés, je leur demande leur avis, je parle argent, je parle du monde littéraire, je réponds à des questions qu’il n’ont pas posées, je parle de livres qui disent des choses importantes, je les encourage à poser les questions que certains profs jugent incorrectes. Je veux qu’il y ait un partage. J’aime qu’ils me contredisent, qu’ils soient spontanés, qu’ils posent des questions très précises ou très techniques. Je vois qu’ils réfléchissent beaucoup. Il y en a qui écrivent aussi. Ils ont aussi souvent de très bons profs, curieux, dynamiques, présents et concernés, et qui leur font parfois faire des trucs épatants. J’espère que ces enfants et ces adolescents sortent parfois de nos rencontres avec de l’énergie et l’envie de changer le monde comme ils me donnent de l’énergie et l’envie de changer le monde.

En ce moment je passe à la maison en coup de vent, et je suis l’actualité en transit, en regardant chaque jour les mêmes unes de magazines dans les kiosques des gares en attendant mon train, n’ouvrant que ceux qui ne parlent pas des élections (elles sont déjà bien assez présentes dans mon esprit). Je me sens ailleurs, pas très ancrée dans le monde, mais pourtant le corps et l’esprit habités par une petite angoisse sourde qui ne me quitte pas depuis deux semaines.

Je pense à dimanche. Je comprends ceux qui vont voter et ceux qui ne le feront pas. J’irai voter, le coeur lourd. Pas envie de donner de la légitimé à quelqu’un qui a pour ambition de saccager la protection sociale française. Mais depuis des jours, je lis en silence – je ne commente presque jamais, les mots me manquent et il y a déjà bien assez de monde qui dit bien assez de choses – sur Facebook, sur des blogs, des textes écrits par des membres de la communauté LGBT, des étrangers, des musulmans, des noirs, par ceux dont la liberté est beaucoup plus directement menacée que la mienne (je suis privilégiée : la seule « minorité » dont je fasse partie c’est les femmes). Alors je voterai, un peu pour moi, beaucoup pour eux.

C’est tentant de se dire que si le Front National était au pouvoir, au moins il y aurait enfin de la révolte, une vraie révolution, un soulèvement populaire sans précédent. On se battrait, on renverserait le gouvernement. Mais peut-être aussi que ça n’arriverait pas. Peut-être qu’on se laisserait faire doucement, qu’on continuerait simplement à glisser. Après tout, on continue à élire les dominants, à admirer les muscles et le charisme, les diplômes et la puissance, le virilisme, à rester piégés dans ce à quoi on nous a éduqués. Alors je ne peux pas prendre ce risque.

Je culpabilise souvent de ne pas être plus active pour les autres, de ne pas réussir à trouver le temps, ou les mots. Alors peut-être est-ce pour compenser, pour agir malgré tout que je me mets à écrire des livres de plus en plus politique. Il y a de la révolte, des manifestations, de la lutte des classes, du féminisme et de l’antispécisme, dans tous les textes que je suis en train d’écrire. Je ne suis pas très douée pour l’action alors je fais ce que je peux avec mes toutes petites armes d’écrivaine.

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Salon du livre du Touquet

Début décembre, j’ai participé au salon du livre du Touquet, où La folle rencontre de Flora et Max (co-écrit avec Martin Page), a reçu le prix collégiens. Ce salon a été l’occasion d’un bel échange avec les classes de 4e ayant participé au prix.

Merci à eux et à toute l’équipe du salon !

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Fête du livre jeunesse de Villefranche-de-Rouergue

Au mois d’avril, je suis partie pour quelques jours à Villefranche-de-Rouergue, dans l’Aveyron, pour participer à la fête du livre jeunesse. Ça a été l’occasion  de deux belles de journées de rencontres scolaires, parfois dans des écoles idylliques installées en pleine nature. Les enfants avaient lu “L’immeuble qui avait le vertige”, on a parlé de tout un tas de choses, du métier d’écrivain et de celui d’éditeur, des livres passés et à venir, de la manière dont les idées naissent, et de l’importance de garder ses ambitions secrètes. Et surtout j’ai pu découvrir leurs dessins et leurs maquettes d’immeubles, et même un extrait du livre mis en scène.
Merci aux enfants, aux professeur.e.s et aux organisatrices.teurs de ce très chouette salon !

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Des rencontres et des ateliers d’écriture à Gétigné

Au mois de mars dernier, la médiathèque de Gétigné (un merci géant à Claire et à Caroline !) m’a invitée pour plusieurs animations. Quelques textes et dessins étaient exposés, et je suis venue faire une lecture dessinée de Le voyage du petit nuage avec Charlotte des Ligneris, un atelier d’écriture, et deux rencontres-ateliers avec des classes de primaire de l’école Notre-Dame du Sacré-Coeur. Et c’était des moments drôlement chouettes ! En plus, grâce aux super bibliothécaires de Gétigné, les livres Monstrograph (Petite encyclopédie… et N’essayez pas de changer…) ont fait leur première entrée en bibliothèque (et leur premier passage à la radio), et ça c’est super. Alors comme je suis contente, je poste plein de photos (prises par Claire Weber-Fratti) !

Ma petite exposition de textes et dessins

Ma petite exposition de textes et dessins

Lecture-dessinée

Lecture-dessinée avec Charlotte des Ligneris

Avec les enfants, on a discuté du métier d’écrivain, de ses outils et de ses lieux d’écriture, des livres qu’on écrit, de ceux qu’on aime et de ceux qui sont refusés, on a bien rigolé, on a fabriqué des minilivres avec nos petites mains, on a pris possession de toute la bibliothèque pour écrire, et on s’est mis dans la peau d’objets et de créatures parties à la rencontre de leur pire ennemi, on a aidé des objets phobiques à vaincre leurs peurs, et on a imaginé nos immeubles idéaux, des immeubles avec un générateur, une salle de mariage, un “ascenseur lent”, un jardinier, un bureau du président, une fabrique de robots, un” ascenseur pour flemmards et un escalier pour sportifs”, un écrivain (dans la bibliothèque), ou une gouttière bien sûr, des immeubles arrondis ou “évidemment rose”.

© Claire Weber-Fratti

Atelier de création de mini-livres de à Z

© Claire Weber-Fratti

L’immeuble idéal de la classe de CE2

Petite liste d'objets qui ont peur d'accomplir leur destin

Petite liste d’objets qui ont peur d’accomplir leur destin

© Claire Weber-Fratti

C’est un des bonheurs que j’ai découverts avec ce métier : les rencontres et les ateliers d’écriture avec des enfants. C’est parfois difficile, c’est toujours un défi (d’ailleurs, j’ai chaque fois le trac), mais quand ça se passe bien, ça donne une énergie folle. On se dit qu’on a peut-être réussi à donner quelques armes à ces enfants, qu’on leur a peut-être montré qu’ils ont de l’imagination (plein d’enfants – encore plus d’adultes – en doutent et c’est triste), des idées et des envies, et qu’ils doivent les protéger et les suivre.

Rencontres et ateliers d’écriture

S’il y a bien quelque chose de plus stimulant que, mettons, les refus de manuscrits par les éditeurs (c’est un exemple au hasard, bien sûr), ce sont les rencontres et les ateliers d’écritures avec les enfants. À force de passer trop de temps seul devant son ordinateur, à peiner sur le livre en cours qui refuse de s’écrire tout seul (le filou !), à écrire des articles de blogs pour éviter de se mettre au travail, ou à actualiser sa boîte e-mail frénétiquement dans l’attente d’une hypothétique réponse positive, on en oublie parfois que c’est pour les enfants, les lecteurs, que l’on écrit des livres (et aussi pour soi, bien sûr). Alors si on peut leur transmettre l’envie de lire ou d’écrire, les aider à avoir confiance en eux, ou leur permettre de rêver ou de s’amuser pendant une heure ou deux, alors on n’a pas tout à fait raté notre mission sur terre.

Fin mars, j’ai eu l’occasion de rencontrer 4 classes de l’école du Tonkin à Villeurbanne, du CE1 au CM2 à l’occasion de la très chouette Fête du livre jeunesse de Villeurbanne. On m’a posé des tas de questions, les enfants m’ont lu et offert des textes et des dessins et m’ont fait deviner des chansons chantées en miaulant (hyper dur, surtout quand il s’agit de tubes du moment qu’on ne connait pas !).

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À Saint-Symphorien, où je suis toujours en résidence, j’ai animé une série de quatre ateliers d’écriture sur le thème des superpouvoirs avec des élèves de 6e B et leur professeur Sébastien Menvielle. Ils m’ont véritablement épatée par leur motivation, leur facilité à se mettre à écrire, leur imagination, et leur inventivité.

Très belle rencontre hier également avec les élèves chouettes, enthousiastes et gourmands de la classe de 6e E (et leur professeure Célia Pon), autour d’un paquet de marshmallows et d’un verre d’Oasis.

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Rencontres

Ces dernières semaines ont été l’occasion de faire mes toutes premières rencontres scolaires. J’ai d’abord répondu aux questions d’une centaine d’enfants de CE1/CE2 au Touquet, dans le cadre du prix jeunesse. Puis je me suis rendue dans des classes de CE1/CE2 et CE2/CM1 aux environs de la ville de Blaye, à l’occasion du salon Livre en Citadelle. Ça a été de très beaux moments de discussions, d’écoutes, de lectures, d’ateliers… Je rentre à Nantes avec, dans mon sac, plein de trésors : des dessins, des calligrammes, des petits cœurs, et des souvenirs de questions drôles et belles, d’enfants ronronnants et de masques de chats.

“Mais comment faites-vous pour écrire tout un livre sans avoir mal à la main ?”

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