J’ai aussi fait deux essais couleurs, aux crayons aquarellables, et j’aime plutôt bien le rendu : le mélange de la fluidité et de la transparence de l’aquarelle, et du tracé du crayon. Ça fait de chouettes reflets. Par contre les couleurs sont plus vives lorsqu’on mouille le dessin (là, ça ne se voit pas, le premier dessin est pris en photo (et non scanné), donc les couleurs sont très fausses).
Je commence à avoir un paquet de livres sur Sylvia Plath, ses œuvres en français et ses quelques biographies et études (Patricia Godi, Valérie Rouzeau, Diane Middlebrook, Taïna Tuhkunen-Couzic, Sylvie Doizelet), mais aussi certaines en anglais (nouvelles, journaux “unabridged”, lettres non traduites en français, mais aussi une très belle biographie d’Ann Stevenson : “Bitter Fame”).
Mon projet de biographie se dessine lentement, mais ses contours en restent bien flous. Difficile de nager parmi les sources et mon imaginaire, la fidélité au réel et mon interprétation. Ne pas trop m’immerger dans ces textes poétiques, minutieux, analytiques. Apporter mon regard, faire de la biographie un prétexte.
Je viens de terminer “La dame en blanc”, de Christian Bobin, une courte biographie poétique d’Emily Dickinson. Un texte superbe, délibérément décousu, qui se fiche bien de la chronologie ou du lien logique, mais qui met à jour une personne, une poète, un mal-être, qui puise à l’intérieur de l’âme. Peu importent les faits, ils ne sont que le décor, le prétexte à parler d’Emily Dickinson. J’aimerais un jour réussir à écrire un livre comme celui-ci.
Quelquefois Nantes a des arômes de Paris. L’air, la couleur du ciel, la lumière, me rappellent Paris. Je repense à la vie là-bas qui ne s’est pas arrêtée depuis que l’on est partie, aux minuscules appartements dans lesquels on vivait, et j’ai l’impression que ce n’est pas la même vie, pas le même monde. En devenant impalpables, tous ces souvenirs aigres-doux ont pris l’apparence de rêves.
J’aime que les rues de Paris me soient familières, que des souvenirs y soient logés : me promener à un endroit et y retrouver des bribes de vie, de cette drôle de vie qui ne m’appartient désormais plus tout à fait. Nulle autre ville n’a cette saveur à la fois étrange et si familière à mes papilles. Je m’y sens chez moi, tout en sachant que chez moi, c’est ailleurs.
Un blog de l’auteur américain Lane Smith qui recense des livres pour enfants étranges et géniaux, introuvables ou plus récents, des “recommended innapropriate books for kids”. Quelques extraits. Le reste est sur Curious Pages.
Big Rabbit’s Bad Mood – Ramona Badescu and Delphine Durand
How to make an Earthquake – Ruth Krauss and Crockett Johnson
Visite du musée Gustave Moreau. Un tout petit musée dans une maison immense (pour Paris), chargé de tableaux sur tous les murs, du sol au plafond. Un peu difficile d’y voir quelque chose, mais c’est une peinture un peu folle, quelquefois très belle.
Et puis petit tour à Montmartre et au parc de la Turlure, un chouette petit jardin (un peu décharné en ce moment) caché derrière le Sacré-cœur, que j’avais découvert pendant mes premières errances.
Découverte de quelques endroits : la très snob librairie Art Curial (qui expose des avions de chasse à l’entrée pour affirmer sa puissance), un chouette café à Ménilmontant, une brasserie pas très chère à Beaubourg.
Et surtout, le gargantuesque petit déjeuner du Crillon, que m’a offert M. Rien d’extravagant, si ce n’est la salade (qui mange de la salade au petit dej ?), mais de délicieux produits à volonté, une mangue qui m’a appris que j’aimais la mangue, un chorizo très fruité, des viennoiseries délicieuses, et une pâte à tartiner chocolat-noisette légère comme une chantilly et onctueuse comme de la crème de marrons. Et puis il y a cette ambiance feutrée (dans un décor évidemment excessif), la gentillesse de tous, l’impression d’y être à l’abri. Et puis le riche est un bel objet d’étude.
Une carte dessinée à l’encre de chine et à l’aquarelle, offerte à M. ce Noël. Ma première véritable aquarelle en couleur. J’avais pour idée de faire une carte pop-up, mais au vu de la difficulté déjà de dessiner et de faire celle-ci, j’ai un peu abandonné. Le pop-up s’est donc transformé en une carte aux personnages coulissants.
Top 7 des séries vues, découvertes ou redécouvertes en 2011
1. 30 rock, saisons 1 à 3 (je n’ai pas encore vu les deux suivantes)
Une très grande découverte : drôle, tendre, malin, sensible, intelligent.
2. The office US, intégrale
Là aussi, une grande découverte, même si la dernière saison, sans Steve Carell, n’a plus autant de charme, si ce n’est sa nostalgie. Une série drôle et bizarre, tendrement bizarre. La version anglaise, vraiment très froide et dure, m’a moins convaincue.
3. Bored to death, saison
Une troisième et dernière saison extra (quand la deuxième était un peu plus molle) d’une série étrange, inventive et géniale, dont HBO a annoncé la fin.
4. Curb your enthusiasm, saison 8
Délocalisation à New-York pour une saison, drôle et affreuse, toujours.
5. Friends, intégrale (redécouverte)
Une grande redécouverte que j’avais un peu snobée parce que faisant partie de mon adolescence.
6. Mad men saison 4
Une série fascinante, qui continue à se construire lentement, mystérieuse, avec ou sans rebondissements.
7. In treatment, saison 3
Une série toujours passionnante, même si les personnages m’ont semblé moins attachants que dans les précédentes saisons.
Top 11 des livres lus en 2011 (de tête, j’en oublie sans doute)
1. Marion Milner – Une vie à soi
Une jeune femme (future psychanalyste) enquête, des années durant, sur elle-même afin de comprendre ce qu’elle veut vraiment, pourquoi malgré tous ses acquis, elle n’arrive pas à se sentir heureuse, pas à l’aise dans cette vie. Passionnant.
2. Virginia Woolf – Une chambre à soi
Un essai féministe et indispensable sur la difficulté pour les femmes qui le souhaitent, de parvenir à écrire et la présence rare des femmes dans l’histoire de la littérature.
3. Nancy Huston – Journal de la création
Encore un essai qui s’interroge sur la difficulté et les rapports entre féminité et création, convoquant plusieurs couples d’auteurs célèbres, en parallèle avec le journal de sa propre grossesse. Malgré quelques effluves de misandrie, c’est un livre riche, intelligent, et très accessible.
4. Marie Nimier – La nouvelle pornographie
Voir ici
5. Bastien Vivès – Polina
Pas le chef d’œuvre qu’on en dit, il me semble, mais une bande dessinée élégante, fine et intelligemment minimaliste sur la trajectoire d’une danseuse.
6. Ted Hughes – Birthday Letters
Les lettres-poèmes de TH à Sylvia Plath, une trentaine d’années après la mort de celle-ci. Beau, tendre et sans doute l’un de ses livres le moins obscus et le plus accessible.
7. Posy Simmonds – Literary Life
Une bande dessinée pas (encore) sortie en France, sur le milieu littéraire anglais. Drôle et féroce.
8. Aude Picault – Fanfare
Pas aussi bouleversant que “Transat” à mon sens, mais le dessin et la finesse suffisent à en faire un beau livre.
9. Fernando Pessoa – Le livre de l’intranquillité
Des bribes de réflexion, d’une folle pertinence et d’une triste beauté à picorer.
10. Marilyn Monroe – Fragments
Des pensées, des injonctions, des lettres… un langage émouvant et très juste.
11. Sylvia Plath – Letters home
Certainement pas la plus grande de ses œuvres d’un point de vue littéraire, mais un drôle de portrait en creux de ses relations avec sa mère.
Top 5 des albums découverts en 2011, qui ont embelli mes journées (de travail)
1. Jaymay – Autumn fallin
2. Dead man’s bones – Dead man’s bones
3. She and him – Volume One & Volume Two
4. PJ Harvey – Let england shake
5. Silver Jews – American water
Top 5 des chansons écoutées en boucle en 2011
1. Regina Spektor – Hero
2. College – A real hero
3. The Do – Dust if off
4. Audrey Hepburn – Moon River
5. Kate Daisy Grant – One thing you should know about me
Top 2 des spectacles vus en 2011
Pour (au moins !) cinq spectacles vus en 2011, dont plusieurs assez nuls, je ne garde que deux excellents souvenirs :
1.Quartier Lointain au Lieu Unique (théâtre, Nantes)
2. Neil Hannon au Théâtre de la Ville (concert, Paris)
Pas beaucoup de grands films cet année, ce qui fait que la plupart de ceux que j’ai aimés se retrouvent dans ce top.
1. Melancholia – de Lars Von Trier
Époustouflant et bouleversant, un grand film sur la dépression et la peur.
2. Breakfast at Tiffany’s – de Blake Edwards
Enfin vu ce film drôle, intelligent, beau, charmant. Et quelle scène finale !
3. Habemus papam – de Nanni Moretti
Encore un autre grand film, intelligent et sensible, sur la dépression !
3. La guerre est déclarée – de Valérie Donzelli
Superbe film très français dans ce qu’on y trouve de meilleur sur la lutte et la résistance au fatalisme.
5. Drive – de Nicolas Winding Refn
Un BO terrible, des scènes de poursuite en voiture floues, évanescentes et surtout silencieuses et Ryan Gosling.
6. Minuit à Paris – de Woody Allen
Un chouette Woody Allen sur l’illusion et d’autres choses encore.
7. Deep end – de Jerzy Skolimovski
L’amour et l’obsession d’un adolescent pour sa rousse collègue, au fond d’une piscine aux couleurs criardes.
8. Pina – de Win Wenders
Un beau documentaire sur les multiples vies du corps, le nôtre y compris.
9. Le sport favori de l’homme – de Howard Hawks
Drôle drôle drôle Howard Haws, sur un charlatan de la pêche.
10. Comment savoir – de James L Brooks
Sans doute le film le plus pur et le moins cynique du monde.
11. Super 8 – de JJ Abrams
Un bonbon avec des extraterrestres dedans !
12. Super – de James Gunn
Un film fou, hilarant une seconde, et gore l’instant d’après, avec Rainn Wilson et Ellen Page.
13. Bienvenue mister Chance – de Hal Hashby
Un chouette film, tendre, malin, drôle et sensible, sur la croyance et ce qu’on y met.
14. We want sex equality – de Nigel Cole
Avec cette grande réplique : “well I don’t beat you, I don’t drink, I don’t cheat on you, and I work hard for a living, why don’t you consider yourself more fortunate?”
15. Crazy stupid love – de John Requa, Glenn Ficarra
Steve Carrel + Ryan Gosling + un film hyper classique mais qui fonctionne parfaitement = une place dans le top.
16. Polisse – de Maïwenn
Une belle surprise malgré les maladresse, d’autant plus que Le bal des actrices m’avait gonflée gonflée.
17. The green hornet – Michl Gondry
Plutôt jubilatoire, un film de superhéros pour les filles.
Top 5 des films qui m’ont le plus gonflée en 2011
1. The tree of life – de Terrence Malick
A la fois mystique et hyper explicite, dégoulinant dans les deux cas, et une scène finale atroce (et pourtant j’aime Les Moissons du ciel de tout mon amour).
2. Restless – Gus Van Sant
Il y avait absolument tout pour faire un film superbe, mais tout sonne faux, carton-pâte (et pourtant j’aime plein de ses films).
3. 2001, l’odyssée de l’espace – de Stanley Kubrick
Oui, c’est mal (et pourtant j’ai adoré plein de ses films), mais j’ai ressenti la même chose que face à The tree of life.
4. Black swan – Darren Arronofsky
Une fois passé l’adolescence, il me devient difficile d’être encore éblouie par tous ces artifices.
5. Somewhere – Sofia Coppola
Un film sur rien, qui ne parle de rien, vide (et pourtant j’aime Lost in Translation de tout l’amour du monde).
Top 5 des films découverts cette année en DVD (de tête, j’en oublie sans doute plein)
1. September – de Woody Allen
Sublime et terrible.
2. The shop around the corner – d’Ernest Lubitsch
Charmant, tendre, drôle.
3. Punch drunk love – de Paul Thomas Anderson
La plus belle scène d’amour jamais vue au cinéma.
4. Vous avez un message – de Nora Ephron
L’une des plus parfaites comédies romantiques.
5. Quand Harry rencontre Sally – de Rob Reiner
Oui, 2011 est mon année Meg Ryan.
Et pour terminer, je ne résiste pas à mettre ici un extrait de la plus belle scène d’amour au monde :
La prochaine fois, tops livres, musiques, séries et spectacles.