Nantes est une ville où l’on croise les gens

Week-end de vacances à Nantes avec M. et Manon. Après-midi à Pornic (Caroline, que l’on a plusieurs fois croisée, nous avait prêté sa voiture) crêpes au P’tit Nice, brunch Bossard sur les quais de l’Erdre, cafés et vin/bière (au Café Grimault, à La Maison et tout au long de nos ballades), musée des Machines de l’Ile, exposition de photos de Corinne Mercadier, conférence de Miguel Benasayag et Angélique Del Rey au LU, séance de Shining au Cinématographe.

Découverte aussi du Badérioc, un resto-cantine du centre-ville, plein de petits plats pas chers et faits maison, qui se rapproche de mon restaurant idéal (Dans mon idéal, les portions seraient deux ou trois fois plus petites et on pourrait prendre 5 ou 6 plats différents pour le même modique prix, mais bon).

Notre cartographie se dessine tout doucement. C’est une période douce. Nantes est une ville où l’on croise les gens. A Paris, on prend des rendez-vous, on se retrouve à des endroits, et éventuellement, un jour, on recroise devant un cinéma une personne pas vue depuis dix ans. Mais ça n’arrive qu’une fois. Ici, on croise les gens par hasard, dans la rue, souvent, an Lieu Unique, presque toujours, on passe devant chez eux, là où ils travaillent. Et indubitablement, on se sent moins seul.

Ils ont des armes

Un dessin à l’encre de Martin Page et Jakuta Alikavazovic, qui devrait faire partie de leur live commun Nous avons des armes et nous ne savons pas nous en servir.

J’ai aussi fait deux essais couleurs, aux crayons aquarellables, et j’aime plutôt bien le rendu : le mélange de la fluidité et de la transparence de l’aquarelle, et du tracé du crayon. Ça fait de chouettes reflets. Par contre les couleurs sont plus vives lorsqu’on mouille le dessin (là, ça ne se voit pas, le premier dessin est pris en photo (et non scanné), donc les couleurs sont très fausses).

Sylvia Plath

Je commence à avoir un paquet de livres sur Sylvia Plath, ses œuvres en français  et ses quelques biographies et études (Patricia Godi, Valérie Rouzeau, Diane Middlebrook, Taïna Tuhkunen-Couzic, Sylvie Doizelet), mais aussi certaines en anglais (nouvelles, journaux “unabridged”, lettres non traduites en français, mais aussi une très belle biographie d’Ann Stevenson : “Bitter Fame”).

Mon projet de biographie se dessine lentement, mais ses contours en restent bien flous. Difficile de nager parmi les sources et mon imaginaire, la fidélité au réel et mon interprétation. Ne pas trop m’immerger dans ces textes poétiques, minutieux, analytiques. Apporter mon regard, faire de la biographie un prétexte.

Je viens de terminer “La dame en blanc”, de Christian Bobin, une courte biographie poétique d’Emily Dickinson. Un texte superbe, délibérément décousu, qui se fiche bien de la chronologie ou du lien logique, mais qui met à jour une personne, une poète, un mal-être, qui puise à l’intérieur de l’âme. Peu importent les faits, ils ne sont que le décor, le prétexte à parler d’Emily Dickinson. J’aimerais un jour réussir à écrire un livre comme celui-ci.

Paris en couleurs

 

Quelquefois Nantes a des arômes de Paris. L’air, la couleur du ciel, la lumière, me rappellent Paris. Je repense à la vie là-bas qui ne s’est pas arrêtée depuis que l’on est partie, aux minuscules appartements dans lesquels on vivait, et j’ai l’impression que ce n’est pas la même vie, pas le même monde. En devenant impalpables, tous ces souvenirs aigres-doux ont pris l’apparence de rêves.

J’aime que les rues de Paris me soient familières, que des souvenirs y soient logés : me promener à un endroit et y retrouver des bribes de vie, de cette drôle de vie qui ne m’appartient désormais plus tout à fait. Nulle autre ville n’a cette saveur à la fois étrange et si familière à mes papilles. Je m’y sens chez moi, tout en sachant que chez moi, c’est ailleurs.

Curious Pages

Un blog de l’auteur américain Lane Smith qui recense des livres pour enfants étranges et géniaux, introuvables ou plus récents, des “recommended innapropriate books for kids”. Quelques extraits. Le reste est sur Curious Pages.


Big Rabbit’s Bad Mood – Ramona Badescu and Delphine Durand


How to make an Earthquake – Ruth Krauss and Crockett Johnson

Week-end à Paris

Visite du musée Gustave Moreau. Un tout petit musée dans une maison immense (pour Paris), chargé de tableaux sur tous les murs, du sol au plafond. Un peu difficile d’y voir quelque chose, mais c’est une peinture un peu folle, quelquefois très belle.

Et puis petit tour à Montmartre et au parc de la Turlure, un chouette petit jardin (un peu décharné en ce moment) caché derrière le Sacré-cœur, que j’avais découvert pendant mes premières errances.

Découverte de quelques endroits : la très snob librairie Art Curial (qui expose des avions de chasse à l’entrée pour affirmer sa puissance), un chouette café à Ménilmontant, une brasserie pas très chère à Beaubourg.

Et surtout, le gargantuesque petit déjeuner du Crillon, que m’a offert M. Rien d’extravagant, si ce n’est la salade (qui mange de la salade au petit dej ?), mais de délicieux produits à volonté, une mangue qui m’a appris que j’aimais la mangue, un chorizo très fruité, des viennoiseries délicieuses, et une pâte à tartiner chocolat-noisette légère comme une chantilly et onctueuse comme de la crème de marrons. Et puis il y a cette ambiance feutrée (dans un décor évidemment excessif), la gentillesse de tous, l’impression d’y être à l’abri. Et puis le riche est un bel objet d’étude.