L’immeuble qui avait le vertige

Aujourd’hui sort en librairie mon nouveau roman pour enfants, L’immeuble qui avait le vertige, dans la collection Dacodac des éditions du Rouergue. La couverture est superbement illustrée par Loïc Froissart.

L’histoire d’Hannah et de Louise, un drôle de duo qui va faire tout son possible pour guérir l’immeuble Hector de son fracassant vertige.

“Parfois, lorsqu’elle se sentait seule, Hannah écartait les bras et se collait contre les murs d’Hector. Elle espérait réconforter son immeuble et l’aider à aller mieux. Elle lui disait des mots doux et lui chantait des chansons.”

La gestation et la naissance de ce livre ayant été plutôt longue et chaotique, j’espère que sa vie sera plus douce.

IMG_1562Quatrième de couverture :
Hector est grand, très très grand, mais sa vie n’est pas simple : il a le vertige. Pour un immeuble de vingt étages, c’est un sacré problème. Quand il se sent mal, il tremble, fait des bruits bizarres et projette tout un tas d’objets par ses fenêtres. Panique chez les habitants ! La seule qui n’a pas peur, c’est Hannah. Avec son amie Louise, elles vont tenter une chose un peu folle : le guérir…

Les bruits du chalet

Depuis que je suis au Chalet Mauriac, j’ai commencé une petite collection de sons. Je ne sais pas très bien ce que j’en ferai, mais j’aime cette idée de collecter de toutes petites choses qu’un jour, peut-être, j’utiliserai dans une chanson ou pour une lecture musicale.

Apprivoiser les lieux

Je suis au Chalet Mauriac depuis une petite semaine. J’apprivoise doucement les lieux, je m’acclimate à ce nouvel atmosphère, je réapprends à respirer différemment. Je prends mes marques dans les salles communes, dans ma chambre, dans le parc, je me construit de nouvelles habitudes, je crée du familier dans ce qui est étranger (le désordre est un outil précieux pour ça).

La maison est grande, belle et majestueuse. Elle est entourée d’arbres, de sangliers et d’oiseaux. Dans le parc, chaque point de vue offre des couleurs différentes. Il y a quelque chose de lumineux dans ce paysage, même sous la pluie. Le chalet est plein d’espace et de silence aussi, comme si le vide constituait sa vie propre, à la manière d’une maison hantée. Il faut le remplir et le réchauffer, tout ce vide, de notre énergie de résidents. On doit se faire de la place parmi les fantômes, ne pas hésiter à les déranger, apprendre à ne pas être trop respectueux du silence.

La résidence est un temps tout neuf pour moi, j’apprends à vivre avec cette grande liberté : l’isolement et à la fois la proximité des autres résidents. Je me replonge petit à petit dans le livre en cours, doucement. C’est un piétinement agréable. Je retrouve le monologue ininterrompu de l’esprit, la possibilité de rester plongé dans ses pensées, habité en permanence de l’atmosphère du livre qu’on est en train d’écrire. C’est une obsession agréable, familière. Le livre est là, en permanence à nos côtés. Il est en nous, et nous vivons en lui.

(cliquez sur les images pour faire défiler la galerie)

Résidence

Pour la première fois de ma courte vie d’écrivain, je m’apprête à partir en résidence. Je serai au Chalet Mauriac durant les mois de mars et d’avril prochain, en compagnie de plusieurs autres artistes (réalisateurs/trices, traducteurs/trices, et écrivaines). Je profiterai de ce temps au calme pour travailler sur un nouveau roman jeunesse et sur différents projets en cours.

La maison est située à Saint-Symphorien en Gironde, en plein milieu d’un parc et en bordure de la forêt des Landes. C’était la résidence de vacances de François Mauriac. Le lieu semble paisible et idyllique, j’ai hâte de le découvrir.

Si vous êtes dans le coin, un goûter littéraire autour d’Apprendre à ronronner sera organisé à la librairie Georges (à Talence) le 4 mars à 15 h.

On peut découvrir sur le site du chalet les portraits vidéos de quelques résidents de l’an dernier :

Se remettre au travail

Après avoir passé six mois accaparée par des travaux alimentaires, trouvant très peu de temps (et de cerveau disponible) pour écrire, je me suis retrouvée un peu perdue lorsque mon rythme s’est ralenti. Je ne parvenais pas à me remettre vraiment au travail. J’ai plusieurs livres en cours en ce moment et je n’arrivais à me replonger dans aucun d’entre eux. Je tâtonnais.

Alors j’ai été vers des formes courtes parce que ça ne me demandait pas de me replonger dans une histoire et un univers. J’avais du temps et pourtant, en trois mois, je n’ai laborieusement écrit qu’une nouvelle pour adultes (qui paraîtra dans quelques mois dans une chouette revue – j’en reparlerai bientôt) et trois textes d’albums au destin encore inconnu. Mais pour me replonger dans les romans, il me manquait quelque chose de crucial, quelque chose que je n’avais pas encore perdu depuis que j’ai commencé à écrire en vue d’être publiée : l’envie.

Ça m’a fait peur, j’ai réalisé qu’un rythme d’écriture ne tient qu’à peu de choses. Je me suis demandé si l’envie allait revenir un jour. J’ai paniqué, j’ai déprimé. Et puis j’ai lâché l’affaire. J’ai accepté ce qui m’arrivait, j’ai profité des fêtes de fin d’année, et fait une vrai pause. J’ai laissé tomber le livre sur lequel je butais et j’en ai repris un autre, qui m’excitait davantage. Je suis partie à Marseille rejoindre M. (qui est en résidence à La Marelle pour quelques semaines) et enfin je me remets au travail. Je retrouve avec bonheur l’envie d’écrire et le plaisir de voir l’histoire avancer et se construire. C’est toujours laborieux, c’est toujours un arrachement bien sûr, mais c’est une fatigue qui donne de l’énergie.

Je crois que me déraciner, brouiller mes repères et mes habitudes, changer d’horizon, c’est ce qui me fait le plus grand bien quand j’ai le sentiment de piétiner. D’ailleurs, c’est presque devenu un principe de vie, une règle que j’applique à tout.

IMG_1230