Se remettre au travail

Après avoir passé six mois accaparée par des travaux alimentaires, trouvant très peu de temps (et de cerveau disponible) pour écrire, je me suis retrouvée un peu perdue lorsque mon rythme s’est ralenti. Je ne parvenais pas à me remettre vraiment au travail. J’ai plusieurs livres en cours en ce moment et je n’arrivais à me replonger dans aucun d’entre eux. Je tâtonnais.

Alors j’ai été vers des formes courtes parce que ça ne me demandait pas de me replonger dans une histoire et un univers. J’avais du temps et pourtant, en trois mois, je n’ai laborieusement écrit qu’une nouvelle pour adultes (qui paraîtra dans quelques mois dans une chouette revue – j’en reparlerai bientôt) et trois textes d’albums au destin encore inconnu. Mais pour me replonger dans les romans, il me manquait quelque chose de crucial, quelque chose que je n’avais pas encore perdu depuis que j’ai commencé à écrire en vue d’être publiée : l’envie.

Ça m’a fait peur, j’ai réalisé qu’un rythme d’écriture ne tient qu’à peu de choses. Je me suis demandé si l’envie allait revenir un jour. J’ai paniqué, j’ai déprimé. Et puis j’ai lâché l’affaire. J’ai accepté ce qui m’arrivait, j’ai profité des fêtes de fin d’année, et fait une vrai pause. J’ai laissé tomber le livre sur lequel je butais et j’en ai repris un autre, qui m’excitait davantage. Je suis partie à Marseille rejoindre M. (qui est en résidence à La Marelle pour quelques semaines) et enfin je me remets au travail. Je retrouve avec bonheur l’envie d’écrire et le plaisir de voir l’histoire avancer et se construire. C’est toujours laborieux, c’est toujours un arrachement bien sûr, mais c’est une fatigue qui donne de l’énergie.

Je crois que me déraciner, brouiller mes repères et mes habitudes, changer d’horizon, c’est ce qui me fait le plus grand bien quand j’ai le sentiment de piétiner. D’ailleurs, c’est presque devenu un principe de vie, une règle que j’applique à tout.

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