Frances Ha

Le nouveau film de Noah Baumbach est un régal, un bonbon intelligent, un frizzy pazzy vitaminé.

J’avais aimé ses deux précédents, Greenberg (l’un des plus beaux films sur la dépression que j’ai pu voir) et Les Berkman se séparent (je n’ai pas vu les autres). Mais en tentant de revoir ce dernier il y a quelques semaines, M. et moi avons été frappés par sa noirceur. Il n’y a pas de personnage positif, pas de lueur d’espoir.

C’est peut-être ça qui fait que Frances Ha m’a tant plu : cette fois, il y a de l’espoir. Bien sûr, il y a Greta Gerwig et sa drôle de grâce maladroite, qui incarne une danseuse si improbable qu’on a tant envie de la voir danser justement. Elle danse tout le temps, quand elle court le long des avenues New-yorkaises, quand elle range, se couche, se lève, fait le poirier, saute, tombe, quand elle parle, quand elle regarde. Frances Ha est perdue, elle traîne son errance d’appartement en appartement, comme une chorégraphie à travers la ville, à travers le pays, à travers les autres. Elle tente de fuir la solitude et les renoncements qu’elle entrevoit dans la vie adulte, mais la langueur la poursuit, autant que la vie l’habite. Quand elle se révèle, c’est face à un groupe qui ne la comprend pas, mais absolument idéaliste.

A chaque instant, elle existe parce qu’elle bouge. Elle avance toujours, même les yeux fermés. En dansant, Frances Ha dessine qui elle est. Elle se contorsionne pour trouver sa place dans le monde. Elle court après le temps, puis le perd, sans jamais cesser d’y penser. Mais ralentir sa course, c’est en arrêtant de se tordre qu’elle parviendra à trouver un équilibre. Et quand l’apaisement viendra, ce sera non de la capitulation, mais de l’acceptation de la réalité. Pour justement permettre un autre idéal.

Cartes

Il y a quelques semaines, j’ai découvert grâce à M., le travail de Katie Green, et notamment son magazine autoédité The Green Bean. Elle y parle avec humour, sensibilité et une belle légèreté de création, de ses lectures, de ses obsessions, de son quotidien et de ses recettes vegans. Son roman graphique sur les troubles alimentaires et la guérison, Lighter than my shadow, sort cet automne (en Anglais) et je me réjouis. Je viens de lire le numéro dédié aux cartes. Il contient une super bibliographie sur la question, et plusieurs chouettes cartes (de sa journée, de son cerveau, de son bureau).

Je retrouve des habitudes de lecture en anglais, et c’est agréable, comme une autre identité que je m’approprie un peu. Je deviens une jeune New-Yorkaise, une Bristolienne ou un vieux Gallois. J’ai l’impression qu’en lisant une langue étrangère, même si on ne la maîtrise pas très bien, on se met un peu à penser dans cette langue. Il y a tant de livres géniaux malheureusement non traduits en Français, c’est un monde qui se rouvre.

Du coup, cette lecture a réveillé mon goût pour les cartes (mes tiroirs sont pleins de projets liés notamment aux plans de ville), et j’ai gribouillé celle-ci dans un train entre Amiens et Nantes.

carte musicale

Stop-motion

J’ai fait mon tout premier stop-motion aux tampons (je suis dans une période tampons encreurs). Bien sûr, il y a des choses à améliorer, mais j’aime bien son petit côté foutraque. Je joue la musique au toy piano et les tampons viennent de chez muji.