La nappe phréatique de l’imagination

J’étais dans mon bain, et tout à coup j’ai repensé à ce projet de roman que j’ai (un roman pour dans longtemps, dans plusieurs années, quand j’aurai fini d’écrire ceux en cours et ceux qui m’occupent un coin de l’esprit depuis encore plus longtemps que celui-ci) et quelques idées me sont venues. Toute contente, une fois sortie de l’eau, j’ai ouvert le fichier sur mon ordinateur dans lequel je consigne mes notes autour de ce roman pour ne pas perdre ces idées. Sauf que c’est là que j’ai découvert que toutes ces idées qui me sont venues ce soir-là (typologie des personnages et bout de monologue), je les avais déjà eues il y a six mois, et qu’elles sont déjà notées dans mon fichier, parfois avec les mêmes mots ou les mêmes tournures de phrases.

C’est surprenant comme la mémoire nous échappe alors qu’elle constitue en même temps ce qui, justement, ne nous a pas échappé. Je crois que la mémoire est la  nappe phréatique de l’imagination. C’est là que, comme les rêves, les idées naissent : elles jaillissent des collisions entre nous souvenirs et nos pensées, entre nos intuitions et nos envies, entre nos obsessions et nos échecs.

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