Ateliers à Dornes

En ce moment, j’anime des ateliers d’écriture, et de mise en voix et en musique à Dornes, dans la Nièvre. Organisés par le festival Tandem et financé par la Drac de Bourgogne Franche Comté, ces ateliers se déroulent sur un mois et demi, avec deux classes de cinquièmes et deux classes de troisièmes.

Les cinquièmes ont écrit des contes ultramodernes, où on croise un petit chaperon rouge qui rejoint les gilets jaunes, une sirène qui s’étouffe avec du plastique, un loup végétarien victime de harcèlement, ou encore des princesses qui s’inscrivent sur Meetic parce que les princes charmants passent leur temps à jouer aux jeux vidéos. Les troisièmes ont fait l’éloge paradoxal de la lâcheté, de la mysoginie, du narcissisme, de l’orgueil… avec force ironie et mauvaise foi. Désormais, on travaille à mettre tout ça en voix, en bruitages et en musique. Il y aura des chansons, du slam, du rap, des discours, des dialogues…

(photos prises par Laetitia Daget-Buchon)

Histoires à tous les étages

Je me rends compte que je n’ai pas encore parlé des ateliers d’écriture que j’ai menés au printemps dernier à l’école primaire Henri Bergson à Nantes, en duo avec la vidéaste et plasticienne Marie-Pierre Groud. Cette résidence a été initiée par Stereolux.

Six classes du CP au CM2 ont créé des histoires mettant en scène des habitants d’un l’immeuble fictif qu’ils ont collectivement imaginé. Chaque classe a choisi sa thématique et son médium et nous avons imaginé des propositions d’écriture et de mise en forme à partir de cela. Ils ont créé des films d’animation en stop-motion, en ombres chinoises, des histoires filmées, sonores, slamées, en roman-photo ou encore présentées dans un kamishibaï, Ces projets ont donné lieu à une restitution dans la grande salle de Stereolux au mois de juin 2018.

Un compte-rendu de cette résidence sur le blog de Stereolux.

Workshop création de lectures musicales

Il y a quelques temps, la maison de la poésie de Rennes m’a proposé d’animer une journée de formation autour des lectures musicales, à destination d’enseignant·e·s du secondaire, organisée par la DAAC de Rennes. Je n’avais évidemment jamais fait ça, mais comme j’ai pour habitude de d’accepter tous les projets qui m’emballent et de réfléchir ensuite à leur faisabilité, j’ai dit oui. Puis j’ai passé trois mois à angoisser, fait une insomnie la veille, dormi une heure trente, et pris mon train à 5h45 pour Rennes.

Une quinzaine d’enseignantes de collège et lycée (NB : il n’y avait qu’un homme, et il est parti en milieu de journée alors j’écrirai la suite de cet article au féminin) en français, musique, anglais, espagnol, histoire-géo et sport étaient venus. Le tour de table m’a appris qu’elles étaient très branchées slam et poésie, deux domaines dans lesquels je ne me sens absolument pas compétente – sentiment d’imposture, bonjour.

J’ai commencé la journée avec tout un tas d’exemples tirés de mes expériences : des extraits de lectures musicales, dessinées ou sonores que j’ai faites, des ateliers d’écriture un peu particuliers que j’ai animés, et des lectures créées par des classes ou que proposent des écrivain·e·s dont j’aime le travail.

Ambiance studieuse pendant l’atelier d’écriture

Après ça, c’était aux autres de travailler. j’ai donc proposé trois petits ateliers d’écriture aux stagiaires, afin que chacune ait au final écrit :

  • un texte de fiction, pour travailler le récit et l’imagination
  • un texte argumentatif, pour travailler l’articulation de la langue et le sens
  • et un autre, poétique, pour travailler la forme et la musique des mots

Premiers constats pour elles : écrire, ce n’est pas simple, et une contrainte peut paralyser quelqu’un tandis qu’elle stimule l’imaginaire d’une autre.

L’après-midi a débuté avec deux jeux sonores pour s’initier aux enjeux et aux contraintes du bruitage, et pour se familiariser (y compris quand on n’est absolument pas musicien) avec des instruments qu’on ne connaît pas ou dont on ne sait pas jouer. J’avais évidemment apporté tout un tas d’instruments rigolos et étranges. C’était amusant et instructif, et le stylophone est sorti grand favori de cette journée.

Enfin, les enseignantes se sont regroupées en duo ou en trio et je leur ai demandé (en une heure car on avait peu de temps) de mettre en voix et en musique un des textes qu’elles avaient écrit le matin. Et je dois dire qu’elles ont relevé le défi avec une gourmandise réjouissante.

Le joyeux bazar de la mise en voix

La restitution finale a été vraiment impressionnante, drôle et émouvante : il y a eu une chanson sur l’adolescence, un éloge de l’égoïsme et de la lâcheté mis en musique, des histoires sonorisées… Je crois que j’étais aussi fière que si c’était moi qui les avait créées. Quelques extraits ci-dessous.

Si vous souhaitez organiser ce type de formation ou de journée à destination d’adultes ou d’adolescents, n’hésitez pas à me contacter !

Histoires connectées

Ma résidence avec l’association Electroni[k] et Stereolux s’est terminée jeudi dernier. Le projet mené avec les 2 classes de CM1/CM2 de l’école Trégain à Rennes et le CE1 de l’école Lucie Aubrac à Nantes a vu le jour : le site Histoires Connectées est là.

histoires connectees

On peut y écouter les 54 histoires qui ont été écrites, lues, enregistrées, sonorisées, montées et illustrées par les enfants eux-mêmes (ainsi que par quelques autres classes qui ont eu envie de jouer le jeu). Ces histoires étant toutes reliées entre elles par un personnage ou un lieu en commun, l’écoute se fait selon la combinaison personnage principal-lieu-personnage secondaire choisie par l’auditeur.

C’était une sacrée aventure, la première fois que je menais un projet aussi conséquent et avec autant d’enfants. Ça a été un travail de longue haleine pour tout le monde, tant pour l’écriture que pour la sonorisation ou la mise en forme finale, mais on y est arrivés et je ne suis pas peu fière du résultat.

Une belle vidéo réalisée par Vincent Cadoret présente la résidence. Des photos sont également visibles ici.

(Le site internet a été réalisé par Quentin Quéro et Antoine Pyr, deux étudiants de l’école Epitech.)

Ateliers d’écriture d’histoires sonores

Durant l’année scolaire 2016/2017, grâce à l’association rennaise Electroni[k] (et en partenariat avec Stereolux à Nantes) je suis en résidence d’ateliers d’écriture pour créer des histoires sonores et interactives avec trois classes de primaire à Rennes et à Nantes. Ensemble, nous sommes en train d’écrire 54 histoires partageant toutes une même structure : un personnage principal, un lieu et un personnage secondaire. Dans les mois à venir, nous enregistrerons les enfants lisant les histoires puis nous les bruiterons avec des percussions, de petits instruments de musique et des objets du quotidien. Les enfants réaliserons les bruitages et le montage audio eux-mêmes. Ces histoires seront ensuite (d’ici la fin de l’année scolaire) mises en ligne sur un site qui permettra de les écouter de manière interactive, sur le principe des conteurs Lunii.

C’est la première fois que je mène un projet avec les mêmes enfants sur une année entière, et c’est passionnant de les retrouver régulièrement, de voir les textes prendre forme, d’observer leur concentration, les discussions et les négociation au sein des groupes, et de voir combien ils sont heureux de me montrer ce qu’ils ont fait en mon absence. Et puis pour moi, c’est aussi une parfaite occasion de travailler sur un projet mêlant littérature, musique et numérique.

Un article présentant la résidence est visible ici. Quelques images également (crédits photos : Gwendal Le Flem) :

© Gwendal Le Flem

© Gwendal Le Flem© Gwendal Le Flem

© Gwendal Le Flem